Conteuse avec des mots et des terres cuites

Contes d’ici et d’ailleurs

 

Waï-Da  Witty

Une dépêche de notre envoyée spéciale à Mexico illustre de façon éclatante la nécessité absolue d’une sérieuse formation mathématique si l’on veut réussir un atterrissage parfait dans une circonscription d’incarnation précise.

Pourquoi « Jardin Merveilleux » ? De mémoire d’homme, on ne se rappelait pas avoir appelé cet endroit autrement. La porte… La plupart des gens ne la voyaient pas ou ne parvenaient pas à l’ouvrir. Pourtant elle n’était jamais fermée. « Tu sais, les fées et les magiciens vivent encore ici » c’est le paradis terrestre…

Annick met la main sur le bras de Youenn en s’exclamant «Regarde ! » Ses yeux verts sont levés vers le ciel. Youenn lève la tête et voit à travers le brouillard de la cité une étoile qui se déplace nettement et régulièrement du Nord vers l’Est. Annick et lui se regardent, puis résolument, sans un mot, ils se mettent à suivre l’étoile. Ils traversent ainsi la ville et ses environs. Plus loin, ils sont saisis par l’obscurité et le silence. Ils se prennent par la main, une transgression de plus.

Le Voyage Immobile

Maintenant j’avais une compagne secrète et invisible, mi fée mi-déesse. Elle m’enseignait le langage du vent et de l’eau, la chaude palpitation des nuits d’été, la clarté précise et glacée de la lune d’hiver. Elle m’entraînait dans des fêtes où je ne savais plus si j’étais Efflam, arbre ou nuage, ou tout cela à la fois.

LA SALAMANDRE

« Quelle est l’origine des étoiles ? Pourquoi le monde existe-t-il ? De quoi suis-je faite ? » « Regarde vivre les plantes, les animaux, écoute le vent, déchiffre le message des rivières en quête de l’Océan. Ils t’enseigneront plus que je ne saurais jamais le faire », répondit l’homme à la fillette.

Chamanes

Il ne s’agira pas d’Indiens, mais nous allons plonger dans un monde parallèle où des hommes-loups vivent encore d’une manière assez proche de celle des Amérindiens, ou d’autres peuples de jadis dans notre monde.

BLUE MOON

La jeune fille sortit de l’ombre et puis, suivirent à pas de somnambules, un petit garçon, un autre petit garçon, une petite fille, un lapin, une souris… et une coccinelle. La jeune fille eut un geste d’impuissance en regardant la louve puis elle éclata de rire...

Broudic regardait devant lui le poster de lynx. Il semblait le fixer lui aussi, de ses yeux de jade. « Je te le donne parce qu’il te ressemble » lui avait dit ce matin Eric au collège . C’est vrai qu’en se regardant dans la glace il se trouvait le même regard, la même expression...

Amaya s’est mis en tête de trouver quelque chose d’indestructible, Silvère participe à ses recherches. Leur premier objectif est une petite plage abritée car, en amont de la plage se trouve un dolmen, « une maison de korrigans » comme disent certains par ici. « Korrigan », éternité, ne serait-ce pas voisin après tout ? Ils l’atteignent en début d’après-midi et décident de se reposer un peu avant d’entreprendre des recherches.

Quand le jeune homme tentait de lui voler un baiser, elle murmurait avec reproche : « Oh, Julien ! Vous savez bien qu’il faut être sage. Mes frères ne sont pas loin. Mon père peut nous voir de son atelier de menuiserie. Et ma mère nous surveille du coin de l’œil par la porte de la cuisine ».

LA FEMME

En un temps au-delà du temps, tout était lumière fluide et tourbillonnante indissociable d'un espace infini. Les êtres n'étaient pas entièrement séparés. Ils n'avaient pas besoin de prendre possession. La faim, la soif, le besoin étaient inconnus.

Mais voici que déjà il se trouvait tout près d’elle, et lui déclarait sans s’embarrasser de fioritures : « Viens avec moi, nous sommes promis l’un à l’autre depuis des temps sans fin ni commencement. »

Cache-moi, bel arbre, dit la jeune fille, toute tremblante. Le vent mauvais va sûrement partir à ma recherche. Entends son grondement. Il se lève à nouveau. » L’arbre l’enveloppa de son feuillage et s’arc-bouta de toutes ses racines.

Ce jour-là un « vagabond céleste » aux cheveux sombres divisés en multiples tresses, une turquoise à l’oreille, la cape fauve et le baluchon constellés de la poussière du voyage, passe sous le porche d’entrée rutilant du village.

Envoûtez-moi », disait la ravissante jeune fille au vieil envoûteur voûté, mais Vivien, maintenant à la retraite, avait perdu de sa méchanceté et faisait la sourde oreille...

Plonge et vois au fond de toi le cristal dont la lumière dort prisonnière d’ombres de pierre. Regarde, écoute, cherche pourquoi un cours d’eau poursuit toujours sa course pour se fondre dans l’océan...

Je suis heureux de te rencontrer, Maïna. Notre amie la chouette m'a parlé de toi. Viens t'asseoir auprès du feu. J'aimerais beaucoup pouvoir t'aider, mais il faut que tu saches qu'il n'y a que toi qui détiens le pouvoir de te libérer de cette tristesse. Tout ce que je peux faire, c'est t'aider à découvrir ce pouvoir.

Un homme avance dans la fraîcheur de l'aube, des plumes arc-en-ciel frissonnent sur ses épaules. Un cri angoissé l'appelle du fond d'un cauchemar. Il s'arrête un instant devant le portail de béton et trace un cercle autour du Centre International de Recherche sur la Transmutation.

En Irlande on raconte que le Dagda possédait une harpe magique pour endormir ses ennemis. Ici, j’ai entendu l’histoire d’un homme et d’une bombarde, une bombarde capable de faire danser dans la lumière et dans la joie.

« Etranger, si point ne craint l’Ailleurs, Sois le bienvenu. » « Qu’est-ce que l’ailleurs », se demande Tara. « Le rêve ? La poésie ? Je n’en sais rien. Le miroir a pris une teinte d’un violet de plus en plus intense, et son image s’est évanouie. Cela ne dure qu’une seconde.